Lu pour vous sur mosaiqueguinee.com : Le Ministre Abdoulaye MAGASSOUBA aborde les grandes questions minières
Publié le 31 Oct 2017 – Ministère des Mines et de la Géologie
Vendredi dernier, le ministre des Mines et de la Géologie, était l’invité de la radio Lynx FM dans l’émission Oeil de Lynx. Abdoulaye Magassouba a répondu aux questions de nos confrères Aboubacr et Azoca Bah, portant sur plusieurs sujets. Notre rédaction revient sur quelque unes des réponses données par le ministre.
Différend entre la Guinée et BSGR : pourquoi ne pas le régler à l’amiable ?
Comme vous le savez, nous sommes dans une procédure d’arbitrage, vous me permettrez de ne pas commenter une affaire judiciaire. Tout ce que je peux vous dire, c’est que la Guinée défendra ses intérêts jusqu’au bout de cette procédure.
Le fils du Président, cité dans un scandale de corruption.
Toutes ces grandes histoires de corruption proviennent d’une chose, d’une action précise. C’est que quand le Président (Alpha Condé Ndlr) a été élu, il a décidé de faire la revue des conventions et titres miniers. Dans le cadre de cette revue, il est apparu que certaines conventions avaient été octroyées sur la base de la corruption. Et donc, des actions ont été engagées de concert avec d’autres nations-parce que pas moins de quatre pays se sont joints à cette procédure-ce qui a abouti à tous ces scandales dont vous parlez. Ce sont des scandales de corruption qui portent sur des actions qui ont été faites avant l’élection du président.
10 millions de dollars, qui auraient été engagés pour un consultant chargé de faire cette revue, auraient disparu à la Banque centrale, selon un ancien gouverneur de l’institution.
Quand il y a des déclarations approximatives faites par un citoyen lambda, je pense qu’on peut comprendre qu’il y a peut-être un problème d’information. Mais lorsque ces déclarations sont faites par des personnes qui ont occupé de hautes fonctions au niveau de l’Etat, on les inviterait plutôt à se rapprocher des services de l’Etat pour mettre à jour leurs informations. Ce que je vais dire, c’est que la revue a été accompagnée par la Banque Africaine de Développement (BAD). Les 10 millions de dollars dont il est question, ce sont des fonds qui ont été mis à disposition par la BAD.
Ces fonds n’ont pas transité par la Guinée. La BAD a appuyé la Guinée pour le recrutement d’un consortium de quatre cabinets internationaux, les plus grands cabinets d’avocats au monde. Si vous parlez de corruption, je pense que les plus prudents en la matière, ce sont les avocats parce qu’ils en connaissent les conséquences. Ces cabinets faisaient le travail pour la Guinée et envoyaient leurs factures aux autorités guinéennes. Ces factures étaient ensuite envoyées à la BAD qui payait directement ces cabinets. Je ne sais pas donc de quels autres 10 millions de dollars nous parlons. Mais il est important que ceux qui ont occupé de hautes fonctions dans le pays, pour le maintien de leur crédibilité, de se renseigner avant de faire certaines déclarations.
Projet GAC
En 2013, lorsque l’avenant a été signé avec les partenaires de Mubadala, le projet était au point mort. C’est cet accord qui a permis de relancer le projet GAC. Cette relance s’est traduite par un financement de plus d’un milliard, approuvé l’année passée pour le développement de la première phase. Cette première phase est en cours de développement, la production commencera très probablement avant fin 2019. Les études de la deuxième phase aussi commenceront bientôt pour que les deux phases puissent se réaliser dans les délais. Les cinq milliards de dollars couvrent les deux phases. Sur ces cinq milliards, 1 milliard est déjà en train d’être dépensé sur le terrain.
Relance de FRIGUIA et démarrage du projet Diandian
C’est non seulement le fruit d’une relation de plus en plus proche entre la Guinée et la Russie, mais aussi de la volonté claire des deux Chefs d’Etat de pouvoir améliorer et renforcer les relations économiques entre les deux pays. Quand nous avons engagé les discutions avec RUSAL, nous avions intérêt à ce que FRIGUIA reprenne, nous avons discuté des conditions de cette reprise. Il y a eu un engagement clair et précis sur ça. Comme vous l’avez signalé, on commence à voir les prémisses d’une reprise de cette usine, qui sera très certainement vers la fin du premier trimestre de l’année 2018.
Nous avons aussi discuté du projet Diandian. La première chose consistait à revoir le calendrier. Ce projet aussi au niveau de sa première phase avance très bien. Dans le premier semestre de l’année 2018, la production va commencer au niveau de la première phase portant sur la bauxite. Tout dernièrement, nous avons procédé au renouvellement de la convention de la CBK et de Diandian, cela est une très bonne nouvelle pour la Guinée, parce que ça démontre l’engagement et de la confiance d’un investisseur à poursuivre ses activités en Guinée sur le long terme.
Deuxièmement, c’était aussi l’opportunité pour nous de pouvoir établir la participation de l’Etat dans ces sociétés, pouvoir obtenir que les impôts et taxes soient payés après la fin de la convention actuelle. Tout cela est un gain pour la Guinée.
Crise de Boké
La demande en termes de services sociaux de base, est une demande légitime. l’impatience des populations peut être aussi considérée comme légitime. Mais ce qu’il faut noter, c’est que l’insuffisance des services sociaux de base, est un problème qui date de plusieurs décennies. Depuis 2011, beaucoup a été fait. Quand vous allez aujourdhui dans les villes de l’intérieur du pays, vous voyez complètement le changement.
Les fêtes tournantes, c’est une première en Guinée. Elles ont donné lieu à des investissements importants en termes d’infrastructures à l’intérieur du pays (…) Le niveau d’engagement des investissements privés en Guinée est aujourdhui sans précédent. Entre 2016 et 2020, au minimum 3 milliards de dollars seront investis, rien que dans le secteur minier, en garde partie dans la région de Boké…
A Boké, il y a eu plusieurs revendications en termes d’accès à des services sociaux de base et le cas de la poussière qui se dégage après le passage des camions.
Mais sur ce point particulièrement (la poussière), le transport de la bauxite par les camions, est quelque chose de courant dans tous les pays miniers au monde. Par contre, il y a deux choses qui sont importantes :
1) Il faut faire en sorte que cela ne se fasse pas à travers les agglomérations ;
2) Il faut faire en sorte que l’impact en termes de poussière, soit géré.
Nous travaillons dessus avec les sociétés minières. Nous avons finalisé les études pour la contournante de Boké, pour que les camions puissent contourner l’agglomération de Boké. Nous travaillons aussi avec les sociétés pour qu’il y ait des mesures pour éliminer l’effet de la poussière. Il s’agit du pavage des routes minières proches des agglomérations. Cela a commencé déjà au niveau de la SMB.
Maintenant, la politique du gouvernement sur le moyen terme, c’est de mutualiser les infrastructures pour pouvoir en faciliter le financement, pour que des chemins de fer puissent être construits. Nous travaillons avec les sociétés pour que le transport puisse se faire autant que possible à travers le chemin de fer, comme c’est le cas avec la SMB.
Décryptage de Thierno Amadou M’Bonet Camara